On sait tous qu’il faut déléguer, n’est-ce pas ? Même si l’on n’est pas manager, on peut tous se surmener si l’on entreprend trop de choses en même temps. Et parfois, même les plus capables d’entre nous ont besoin de demander de l’aide.
Alors pourquoi est-ce qu’on ne délègue pas plus souvent ?
Cela fait vingt ans que nous travaillons avec des équipes, ce qui nous a permis d’obtenir plusieurs réponses à cette question. En voici six (avec quelques opinions supplémentaires) :
Cela fait des années qu’on travaille ses compétences, et on fait un travail exceptionnel. Comment quelqu’un pourrait faire aussi bien ? C’est ridicule comme idée. Sauf que bien sûr, on ne va pas forcément vouloir faire cette tâche-là toute notre vie. Hum…. D’accord, alors pourquoi ne pas diviser cette mission en une série de petites tâches, et les donner à faire à quelqu’un sous forme d’étapes faciles à maîtriser ? Ainsi, on est sûr que chaque partie de la mission est accomplie de manière correcte avant de passer à l’étape suivante. Sur un malentendu, ça pourrait marcher…
Ça vous a pris des semaines d’apprendre à faire ça (et bien sûr, vous êtes beaucoup plus intelligent que tous les autres membres de l’équipe) alors la possibilité que quelqu’un apprenne aussi vite est quasi nulle… D’un autre côté, passer ne serait-ce qu’une demi-heure par mois à gérer cette mission vous pompe de l’énergie que vous pourriez consacrer à des choses plus importantes. Peut-être que dans un avenir pas si lointain cela vous fera même gagner du temps si vous demandez à quelqu’un d’autre de le faire !
Et si tout le monde est occupé ou pire, si vous n’avez pas d’équipe ? Eh bien, étonnamment, les gens occupés sont capables de fournir beaucoup de travail et ils sont même parfois contents d’avoir un défi à relever. Peut-être parce qu’ils délèguent leurs tâches à d’autres personnes. Si l’on n’a pas d’équipe, on peut demander à un collègue de nous aider ou même d’aller voir dans les autres équipes s’il y a quelqu’un. Si rien ne marche, on peut toujours déléguer vers le haut, et demander à son patron de le faire…
Pas facile, cet argument. C’est comme l’œuf et la poule : comment faire confiance à quelqu’un qui n’a jamais prouvé ses capacités dans un domaine, mais en même temps, comment peut-il les démontrer si on ne lui donne pas l’occasion d’effectuer cette mission ? C’est peut-être plus une question de gestion de risque que de confiance (voir paragraphe ci-dessus). Comme ABBA le chantait dans « Take a Chance », il faut peut-être juste tenter sa chance !
C’est toujours utile de montrer le règlement en disant « Pardon mon brave, pas possible que je délègue cette mission-là, c’est écrit juste ici noir sur blanc ». Après tout, les règles sont en place pour une bonne raison, non ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Les règles changent s’il y a une bonne raison pour qu’on les change. Avez-vous déjà pensé à partager vos aptitudes à un groupe de personnes ? Bien sûr, cela mettrait certainement toute l’entreprise en danger, mais au moins le jour où vous êtes malade, la mission peut quand même être effectuée.
Il y a des missions à accomplir qui nous font passer une bonne journée, parce qu’elles cassent la monotonie de notre dur labeur. Pourquoi laisser quelqu’un d’autre en profiter ? Mais en même temps, pourquoi ne pas distribuer un peu de joie autour de vous en partageant… ?
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